Le prix Alfred Gérard distingue le travail de vulgarisation de l’agriculture effectué par la presse. Il a été remis à Reims, le 17 octobre au musée Saint-Remi.
Le prix Alfred Gérard 2016 a été remis le lundi 17 octobre au musée Saint-Remi à Reims. À cette occasion, on a appris que son exceptionnelle collection d’objets japonais sera présentée en 2018.
Au cours de la soirée, Patrick Demouy, professeur des Universités, historien du Moyen-Âge, a reçu les insignes de chevalier du Mérite agricole, remis par Georges Mangeart. M. Demouy est notamment le spécialiste de la cathédrale Notre-Dame de Reims, à laquelle il a consacré plusieurs ouvrages.
Le prix Alfred-Gérard a été créé en 2015 dans le cadre des manifestations du centenaire de la mort de cet illustre Champenois.
Le premier prix a été attribué à Alain Julien pour le dossier « Quels cépages pour le champagne de demain ? » paru en juin 2016 dans La Champagne Viticole. Tout au long de ce dossier, l’auteur parvient à mettre à la portée d’un large public les notions ardues de sélection variétale et d’hybridation tout en attirant l’attention sur un enjeu capital pour l’avenir du vignoble champenois.
Le second prix a été attribué au dossier sur « Les grands troupeaux laitiers à l’herbe » paru dans L’Oise Agricole du 6 mai 2016 et réalisé par Alain Randon, avec le concours d’Hélène Beaudoin. Cette relation d’un voyage d’étude en Angleterre dans les fermes du réseau « Pasture to profit » est nourrie d’informations précises et démontre l’intérêt qu’il y a à sortir de son exploitation pour « aller voir ailleurs ». Ces prix distinguent les auteurs d’articles sur des sujets de vulgarisation relatifs à l’agriculture, l’élevage ou la viticulture qui auront été diffusés par un support d’information de la presse écrite ou audiovisuelle des régions Grand Est et Hauts de France.
Au cours de la soirée du 17 octobre, Francis Walbaum, président de la fondation, a rappelé le parcours de ce Rémois, né en 1837 et décédé en 1915. « Notre fondation a pour raison d’être de perpétuer les volontés testamentaires de notre fondateur Alfred Gérard, qui, après avoir fait fortune au Japon dans la deuxième moitié du XIXe siècle dans l’alimentaire et la fabrication de briques et de tuiles revint à Reims où il est né pour ouvrir sa maison en cercle agricole » explique Francis Walbaum.
Fils d’un boulanger rémois, Alfred Gérard quittera le milieu familial vers vingt ans pour aller en Angleterre et en Allemagne avant de partir pour le Japon où on le retrouve à 26 ans à Yokohama. Après avoir développé un commerce de produits alimentaires sur la base de produits européens, et ravitaillé les bateaux en eau potable, il a été à l’origine du développement des briques et des tuiles dans ce pays, en important d’Europe des machines et en créant une usine.
Des 30 000 livres de sa bibliothèque, 2 000 restent et sont consultables à la Maison des agriculteurs de Reims. Alfred Gérard a également rapporté de ses voyages un nombre important d’objets et d’oeuvres d’art japonais. La collection entreposée dans les réserves du musée Saint-Remi sera visible l’an prochain en 2018 dans le cadre de l’année du Japon à Reims. Directrice des lieux, Bénédicte Hernu a fait état d’une riche collection de plus de 2 000 pièces dans un état exceptionnel qui trouvera sa place dans le musée Saint Remi.
Richard Cremonini
Source : La Marne Agricole du vendredi 28 octobre 2016